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Campagne du Soldat Fernand GOUBY DUBAYLE

1er Régiment de Fusilliers Marins




Fernand Gouby Dubayle s'engage volontairement le 30 mai 1908 pour le 3ème dépôt des équipages de la flotte. Il arrive au corps le 20 mai 1908. Un dépôt des équipages de la flotte est un lieu de transit où sont casernés les marins en attente d'un embarquement, d'une affectation etc .... Le dépôt des équipages héberge également des centres de formation de la marine. Il a le grade de Quartier Maître Mécanicien.

Lorsque la guerre éclate, la Marine dispose d'un surplus d'effectif de plusieurs milliers d'hommes qu'elle ne peut pas utiliser à bord de ses bâtiments. Le 7 août, le 1er régiment de fusiliers marins est créé, dans le but de combattre à terre. Leur mission initiale est la défense de la Capitale et de sa banlieue.

Le 17 août 1914, peloton de liaison cycliste en tête, les fusiliers marins de Lorient défilent sur le cours de Chazelles avant de prendre le train pour Paris. Il s’agit notamment des 700 apprentis fusiliers marins (les plus jeunes ont à peine seize ans et demi), de leurs instructeurs et des réservistes du dépôt de Lorient, anciens chauffeurs ou mécaniciens de la flotte.

Le 2 octobre, ils quittent, sous les acclamations de Parisiens, le Grand Palais pour s'en aller dans le secteur nord-ouest de la défense, vers le fort de Gonesse. Dans le nord, les Allemands menacent de bousculer les défenses belges, la défense de Paris n'est plus à l'ordre du jour ; la brigade doit se porter au-devant de l'ennemi dans les Flandres pour bloquer le passage vers la mer.

Le 7 octobre, sept trains les emportent de Saint-Denis et de Villetaneuse vers le front, en Flandres. A peine arrivée à Dunkerque, la brigade repart vers Anvers. A Gand, elle reçoit l'ordre de descendre du train, la voie étant coupée au delà.

Les fusiliers marins se battent les 9, 10 et 11 octobre pour protéger la retraite des troupes qui évacuent Anvers, puis décrochent vers Dixmude qu’ils atteignent le 15 octobre après une marche épuisante. Poursuivis par cinquante mille allemands, ces hommes habitués à vivre nu-pieds sur le pont de leurs bateaux, fournissent des marches de trente et quarante kilomètres. Le lendemain, 16 octobre, la ligne de défense des marins est à peine établie que les Allemands déclenchent à 16 heures leur première attaque par artillerie et infanterie. Les combats pour la possession de Dixmude viennent de commencer.

Le 24 octobre à 9 heures du soir, les allemands lancent une attaque générale avec comme objectif « d'enlever la décision » et de percer le front en direction de Furnes. Deux colonnes vont assaillir le front Nieuport-Dixmude tenu par les Belges et deux autres colonnes faire converger leurs efforts vers Dixmude, accompagnées d'une formidable artillerie.

Le 26 octobre, les marins sont renforcés par un Régiment de Marche de Tirailleurs Sénégalais. Ce régiment est constitué de deux bataillons.

Le 28 octobre les Belges inondent la rive gauche de l'Yser entre ce fleuve et la chaussée de chemin de fer de Dixmude à Nieuport, faisant de Dixmude, à l'extrémité de cette lagune artificielle, une presqu'île. Ces inondations sauvent la situation sur l'Yser.

Le 10 novembre, les défenseurs de Dixmude sont contraints, après d'âpres combats qui se terminent en de sanglants corps à corps à la baïonnette ou au couteau, d'abandonner la ville en feu et de repasser sur la rive gauche de l’Yser où ils occupent une position précédemment organisée, mais dont les tranchées ne peuvent pas avoir plus d'un mètre de profondeur tant la nappe d'eau est proche. Ils devaient tenir la ville pendant quatre jours, ils l’auront tenue plus de trois semaines, face à 50 000 Allemands qui laissèrent 10 000 des leurs dans la plaine environnante et eurent plus de 4 000 blessés.

Les pertes des défenseurs sont également effroyables. Les marins ont plus de 3 000 hommes morts ou hors de combat : 23 officiers, 37 officiers mariniers et 450 quartiers maîtres et matelots ont été tués ; 52 officiers, 108 officiers mariniers et 1 774 quartiers maîtres et matelots sont blessés ; 698 d'entre eux ont été faits prisonniers ou portés disparus. Concernant les Tirailleurs Sénégalais, il reste 400 hommes au Bataillon Frèrejean et seulement 11, dont un capitaine, au Bataillon Brochot - 411 survivants sur 2 000.

Le 15 novembre, l'offensive allemande entammée trois mois auparavant, est définitivement stoppée.





Le 22 novembre 1914 le quartier maître Fernand GOUBY DUBAYLE est décédé à l'asile de vieillards de Rosendaël (Nord).